Par où commencer
Apprendre un texte, ça peut faire vivre plein d’émotions. Et ce, à tout le monde. Après tout, une fois qu’on a lu le texte une ou deux fois, qu’est-ce qu’on fait? Prenons une grande inspiration et allons-y.
Découper le texte
Tout d’abord, il est important de diviser le texte en sections. Ça peut être impressionnant de voir un gros pavé à apprendre. Mais si on découpe le texte scène par scène ou même petit bout par petit bout, c’est déjà plus digeste et moins rebutant. Comme les lectures à l’école.
Comprendre les intentions du personnage
On peut ensuite poser des questions à son enfant pour l’amener à bien comprendre son personnage. Comme si son personnage était son ami.
En faisant ça, on aide l’enfant à découvrir les intentions du personnage. Ça rend les répliques plus naturelles, donc plus faciles à apprendre.
- Pourquoi ton personnage dit ça?
- Comment penses-tu que ton personnage se sent?
- Qu’est-ce que ton personnage cherche à faire dans cette scène?
- C’est quoi les difficultés que ton personnage a?
Lire à voix haute
Une fois que le personnage est bien compris, les petits comédiens peuvent faire ce que les jeunes enfants font si bien : répéter en boucle (source : Maman pour la vie).
Le même film. La même histoire. La même chanson. La même saveur de biscuits, et j’en passe. C’est le temps de lire et relire à voix haute, encore et encore.
L’enfant va finir par regarder son texte juste quelques fois. Puis, presque jamais. Puis, pas du tout! Il va se tromper en faisant ses lectures, c’est normal. Mais c’est en se trompant qu’on s’améliore.
Répéter, ça veut dire quoi?
Les profs disent toujours à leurs élèves de répéter, répéter et répéter. Mais comment on fait ça comment, une répétition?
Répéter avec quelqu’un d’autre
Pour apprendre ses répliques, l’enfant doit entendre les répliques des autres. Après tout, les paroles qu’il prononce sont des morceaux de discussion!
L’enfant a besoin d’un partenaire de jeu, et ça n’a pas toujours besoin d’être le parent. Il peut demander de l’aide à un autre membre de la famille. Il peut aussi pratiquer avec un ami.
Le partenaire qui sait lire va naturellement s’occuper de donner la réplique. Donc, à faire entendre les répliques des autres. Et, puisqu’il a le texte, noter quand son frère, sa sœur ou son ami se trompe.
Répéter tout seul
Il est également possible d’enregistrer les répliques des autres pour pouvoir répéter en solo.
Dans ce cas, l’enfant doit enregistrer la scène en lisant le texte au complet. Sauf qu’il laisse des espaces vides quand c’est ses propres répliques. La répétition peut ainsi avoir lieu partout : dans l’auto, en rangeant sa chambre, en prenant son bain, pendant qu’on lui brosse les cheveux…
La fréquence des répétitions
Le plus important avec les répétitions, c’est qu’elles deviennent routinières (source : Sherpas).
À la question « Combien de temps mon enfant doit répéter par semaine? », nous dirons : Ça vaut bien plus la peine de répéter 10 minutes par jour que 2 séances d’une heure par semaine.
Ce n’est pas grave si l’enfant ne connaît pas parfaitement son texte. Tant qu’il le sait mieux que la journée d’avant. Petit à petit, les répliques vont devenir de plus en plus faciles.
Quelques méthodes spéciales
Parfois, il a des textes difficiles. Aux Studio Tapis Rouge, ça ne devrait pas être le cas, mais il peut arriver qu’une partie du texte soit un peu plus difficile à apprendre.
Pour ces difficultés-là, on a quelques techniques supplémentaires qui peuvent faire des miracles.
Retranscrire les répliques à la main
Une technique qui peut paraître ennuyante, mais qui fonctionne très bien, est de retranscrire les répliques à la main. Tout ce qu’il faut, c’est du papier et un crayon!
Faites retranscrire le bout difficile par votre enfant. Sortez les crayons de couleur et les papiers colorés! Quand une personne écrit, elle se concentre, elle regarde et elle stimule son cerveau (source : Pauline Gravel dans la section Science du journal Le Devoir).
Utiliser le corps comme outil de mémorisation
En utilisant son corps, votre enfant peut faire un lien entre une réplique et un sens. Par exemple : un comédien peut dire la phrase « Moi, j’ai faim » en mettant ses mains sur son ventre. Le temps venu, quand il met ses mains sur son ventre, son cerveau se rappelle de l’association avec : « Moi, j’ai faim ».
Cet exercice peut rendre une réplique plus tangible pour l’enfant, donc plus facile à mémoriser.
Jouer avec les mots pour bien apprendre
Parfois, on doit dire des mots dont l’ordre n’est pas facile à retenir. C’est là que vient nous sauver le procédé mnémonique.
Imaginons un comédien qui doit dire la phrase « Ours, chien, abeille, fourmi ». Peut-être qu’une manière de s’en rappeler est d’aller de grand à petit : ours, chien, abeille, fourmi. Ou de se dire qu’un ours est brun comme un chien, un chien bouge beaucoup comme une abeille, une abeille est un insecte comme une fourmi.
La méthode n’a pas besoin d’être sensée. Tant qu’elle fonctionne!
À chacun sa méthode!
Ces techniques sont toutes de super outils pour apprendre un texte. Mais le plus important, c’est de faire des efforts.
Certaines méthodes fonctionnent mieux pour certains enfants que d’autres, et inversement. En les essayant toutes, vous apprenez à votre enfant à, oui, apprendre son texte, mais aussi à savoir ce qui fonctionne bien pour lui. Après, il peut appliquer ça à ses leçons!
Avant de se dire au revoir, une petite note…
Est-ce que votre enfant sait suffisamment son texte?
Connaître son texte ne veut pas dire qu’il faut être capable de le réciter en se concentrant très fort. Connaître son texte, ça veut dire pouvoir le jouer tout en sautant à vélo par-dessus un volcan actif.
Si votre enfant doit penser à sa prochaine ligne avant de la dire, il ne connaît pas encore son texte. Mais ce n’est pas grave, ça veut juste dire qu’il faut continuer à répéter.
Les erreurs sont normales au théâtre, c’est ce qui nous permet d’avancer. Et l’effort est continu, même après des années d’expérience.